Electroencéphalogramme...en dents de scie.
Les regards hagards, la déprime ambiante, ce ciel prêt à nous tomber sur la tête par son opacité grise...et je mens, bien sûr je mens...la lenteur des nuages épais parfois s'entrecoupe d'un filet bleuté...parfois même des nuances de couleurs claires nous font garder la tête en l'air.
Pourquoi cette année, plus que les précédentes, les températures semblent s'être gelées entre 8°c et 12°c et ce depuis octobre dernier? (je ne vous parle pas des -11°c que l'on a eu cet hiver...oui à Vancouver c'est exceptionnel!)
Pourquoi cela me pèse tant (je parle en mon nom mais je ne suis pas la seule)?
Pourquoi j'en arrive toujours, au mois de mai, à me poser de profondes questions sur ma vie, quoi faire, quelles directions prendre, regarder an arrière ou en avant?
Pourquoi je pense toujours "pourquoi pas...", cette maladie de la bougeotte qui cycliquement me détache d'un nid (presque) acquis pour en chercher un autre?
Je sais que le manque de soleil (quand je dis "manque de soleil" c'est par exemple ne pas avoir eu trois jours de soleil consécutifs depuis novembre dernier...sauf la semaine dernière!) affecte souvent mon moral, je sais qu'à la fin d'une année scolaire je suis épuisée, je sais que je suis dans une situation difficile à gérer mentalement car en attente d'une possible résidence permanente et que l'investissement moral, physique, amical et professionnel pourraient s'effondrer sous la décision d'une personne de l'Immigration.
Oui j'ai pris des décisions...on se sent mieux après, seulement il y en a qui sont plus difficiles que d'autres à appliquer car elles n'engagent pas que notre petite personne...ce "moi" égoiste ou épanoui selon les perspectives.
Aujourd'hui il faisait 10°c, j'avais la mine des mauvais jours, les rêves d'une mauvaise nuit, la patience à bout, de la compassion pour ces élèves qui ont toujours plus besoin de soutien ou ne serait-ce que de compréhension...un sentiment d'impuissance voyez, celui qui vous fait douter alors que non vous donnez votre maximum.
Et bien au dessus de tout ça, il y a ce qu'un électroencéphalogramme mesure, les battements du coeur. Il y a les sentiments.